Posté par DataTourisme le 24 oct. à 07:38 - Dernière modification le 19 nov. à 07:54
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3ème rue, n°313, Kolektiv Cité Radieuse
280 boulevard Michelet
13008
Marseille 8
Jusqu'au 6 décembre, l'Unité d'Habitation Le Corbusier à Marseille accueille "Looking for Richard" première rétrospective internationale consacrée au célèbre architecte maltais Richard England.
Elle présente une sélection de dessins, d'enregistrements, d'écrits et de photographies, établissant un dialogue avec l'esprit du lieu et Le Corbusier.
Comme le rappelle Edwin Heathcote, Richard England occupe une place à part dans l'histoire du modernisme méditerranéen. Son œuvre mêle les traditions maltaises à la mémoire de plusieurs siècles d'architecture : du vernaculaire au classique, en passant par les univers étranges, oniriques, picturaux et littéraires de De Chirico et Calvino. Sa pratique évoque celle de Le Corbusier, tant pour sa capacité à jouer avec la lumière méditerranéenne et les palettes chromatiques que pour son approche multidisciplinaire incluant la peinture, l'écriture et la sculpture.
Le premier projet majeur d'England à Manikata (1962-1974) s'inspire notamment de la Chapelle de Ronchamp (1953-1955). Lancé à son retour d'un stage de 18 mois dans l'atelier de Gio Ponti à Milan, cet ouvrage résume déjà la relation syncrétique d'England avec l'architecture, l'espace et la spiritualité. Située sur une colline à côté d'un modeste village de la région de Tramuntana, l'église s'intègre dans le paysage traditionnel de l'intérieur des terres de Malte.
Les sources d'influence d'England se trouvent dans la musique, l'art et la littérature, tous les arts alimentant une œuvre qui englobe le dessin, la sculpture et la poésie ainsi que l'architecture. Au-delà des parallèles légitimes avec Luis Barragan, la poésie de l'espace de Richard England ne peut être résumée à une seule étiquette, qu'il s'agisse du régionalisme ou du postmodernisme. Ses bâtiments dans son pays natal, qu'ils soient profanes ou religieux, ont tracé la voie d'un développement civique et économique harmonieux, comme le montrent les trois douzaines de dessins originaux de Richard England et les photographies de Romain Laprade présentés à Marseille.
Pourtant, bien qu'il ait laissé une empreinte considérable sur les paysages de Malte et de Gozo (en réalisant des dizaines d'hôtels, de maisons privées et en contribuant à la transformation de La Valette), England n'a jamais été prophète en son pays. Nombreux sites ont été modifiés au point d'être méconnaissables, effacés ou demeurent promis à la destruction en 2025. La vision de Richard England est ainsi devenue fondamentalement politique et cette exposition est donc à la fois un hommage au génie d'un homme qui a exploré toutes les formes d'expression pour réenchanter l'ordinaire, et à un lieu unique dont l'harmonie est aujourd'hui menacée au risque d'y perdre son âme. Pour la retrouver, il suffit peut-être de se tourner vers Richard England.
Cette exposition est organisée avec le soutien du Art Council Malta, en collaboration avec l'Université de Malte, Heritage Malta et la Fundazzjoni Patrimonju Malti, et sous le patronage de l'Ambassadeur de Malte en France.
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